Au cours des dernières années, Ophea a soutenu la mise en œuvre d’une approche dans les écoles afin de renseigner les élèves et les enseignants au sujet du harcèlement et de la violence fondée sur le sexe. Cette initiative, Agents/Agente de campagne : Passez à l’action, a touché 166 écoles, près de 6 000 enseignants et plus de 92 000 élèves.
Bien que cette initiative soit maintenant terminée, les écoles participantes continuent à organiser des activités novatrices et à participer à des discussions constructives. Nous avons parlé avec Liana Williams, enseignante à la Milliken Mills High School, à propos de l’expérience de cette école relativement à la campagne Agents/Agentes de campagne et de ses efforts continus de sensibilisation à cette question. Voici ce qui en est ressorti !
1.Pourquoi l’initiative Agents/Agentes de campagne était-elle importante pour vous en tant qu’enseignante ?
L’initiative était importante parce qu’elle orientait mes élèves leaders du comité Écoles saines. Elle m’a aussi aidée dans mon rôle d’enseignante à disséminer le message au sujet de la prévention de la violence fondée sur le sexe et à lancer des conversations avec mes pairs. Nous avons eu la possibilité d’acquérir des connaissances sur un sujet difficile et une plus grande maturité. Nous sommes en mesure d’aborder des questions délicates de façon plus éclairée.
L’initiative était importante pour les élèves de notre école parce qu’elle les a outillés pour entamer des discussions avec leurs pairs sur la prévention de la violence fondée sur le sexe et l’acceptation de tous. Nos élèves leaders sont maintenant plus à l’aise d’aborder des sujets délicats et de communiquer leurs idées et leurs sentiments à l’ensemble de notre communauté scolaire. Ils se sentent en mesure maintenant de faciliter le changement.
2.Quelles sont certaines des activités que votre école a mises en œuvre au cours de l’initiative et après qu’elle fut terminée ?
Notre école a organisé plusieurs activités et évènements dans le cadre de l’initiative Agents/Agentes de campagne. Les élèves leaders ont mis sur pied un kiosque pour distribuer gratuitement des « smoothies ». Sur les gobelets, on pouvait lire des messages positifs comme « Montre ton courage ! » ou « Demande de l’aide ». Les élèves leaders ont pu éduquer leurs pairs tout en suscitant la discussion et la réflexion personnelle. La nourriture peut servir à rassembler les membres d’une communauté et nous avons facilité des conversations sur des sujets difficiles grâce à notre campagne de smoothies.
Notre école a également organisé l’activité « Millikentrace les limites ». Nos élèves leaders ont fait fabriquer des t-shirts avec ce slogan et ils sont allés à l’avant de l’école pour faire part de ce message. Nous avons aussi tracé une ligne au pied des escaliers à l’entrée de l’école avec du ruban adhésif entoilé. Des mises en situation furent distribuées aux élèves et au personnel, et ils furent encouragés à inscrire des messages sur les marches ou le mur de l’école. L’activité a touché à une grande partie de la communauté scolaire puisque la plupart des élèves et du personnel passent par cette entrée. Cette journée a permis de lancer plusieurs conversations sur la violence faite aux femmes et sur des espaces positifs.
3.Quelles ressources avez-vous utilisées à votre école ?
La ressource Traçons-les-limites de White Ribbon s’est avérée très utile pour notre école. Puisque les situations qui y sont dépeintes sont très réalistes et nous concernent tous, nos élèves et notre personnel ont pu lancer d’importantes conversations. Nous avons pu encourager les élèves à faire preuve d’un esprit critique et à utiliser leurs habiletés de résolution de problèmes pour se préparer à l’éventualité de telles situations.
4.Quels sont les impacts et les changements que vous constatez à votre école et chez les élèves ?
Dans l’ensemble, les élèves constatent que l’environnement scolaire est plus inclusif et accueillant. De plus, nous remarquons une plus grande participation étudiante et notre score Écoles saines est en hausse.
5.Nommez un défi auquel vous avez été confronté et la façon dont vous l’avez surmonté.
Les réactions des élèves lorsque nous abordions des sujets difficiles furent un de nos plus grands défis dans le cadre de cette initiative. Certains élèves se sentaient mal à l’aise de discuter de questions délicates ou n’étaient pas prêts à réfléchir de façon critique ou approfondie aux sujets abordés. Nous avons également appris que certains se mettent à rire ou à agir de façon ridicule dans de telles situations, car ils n’ont pas ce qu’il faut pour gérer leurs réactions. Les élèves ont constaté qu’en faisant un retour aux mises en situation de Traçons-les-limites ou qu’en discutant des quatre piliers (le respect, l’écoute, la compréhension, la communication), ils ont pu bien encadrer des conversations difficiles. Nous avons encore un bout de chemin à faire, mais nous avons bon espoir de continuer à améliorer la situation.
6.Quels sont vos plans pour continuer à prévenir la violence fondée sur le sexe à votre école ?
Nous avons tellement appris grâce à l’initiative Agents/Agentes de campagne ; nous avons donc planifié des leçons à donner lors de nos cours de santé de 9e et 10e année. Nous croyons fermement que ces messages doivent être transmis dès un jeune âge et renforcés tout au long du secondaire.
7.Quels conseils donneriez-vous à d’autres enseignants souhaitant aborder ce sujet ?
Il faut d’abord et avant tout faire preuve de patience. Ce sujet ne fait pas souvent partie des discussions ; les gens peuvent donc avoir des réactions et des pensées inappropriées ou faire des commentaires déplacés.Pour cette raison, il peut parfois être difficile pour les gens d’assimiler ces importants messages. C’est dans ces situations délicates que nous devons continuer à éliminer les obstacles, à fournir à nos pairs ce dont ils ont besoin pour s’épauler,et continuer à créer des écoles saines productives, inclusives et prêtes à s’efforcer d’engendrer des changements !
Votre école souhaite-t-elle travailler sur la prévention de la violence fondée sur le sexe ? Bien que l’initiative Agents/Agentes de campagne est maintenant terminée, Ophea et ses partenaires dans le projet offrent toujours les ressources suivantes :