Résumé du webinaire « Maximizing Consent: Practical Ways to Talk About Consent Education » (Maximiser le consentement : moyens pratiques de parler de l’éducation au consentement)

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Le 5 décembre 2024, Ophea, Egale Canada, l’Ontario Coalition for Rape Crisis Centres (OCRCC), et White Ribbon ont organisé conjointement un webinaire dans le cadre de la campagne Draw-the-Line (#DTL16Days – Traçons-les-limites #TLL16Jours) de l’OCRCC. Le webinaire « Maximizing Consent: Practical Ways to Talk About Consent Education » (Maximiser le consentement : moyens pratiques de parler de l’éducation au consentement) comprenait une discussion conviviale entre Dre Christine Mazumdar (elle) et Julie S. Lalonde (elle) et s’est terminé par une période de questions animée par Jenn Thompson (elle), responsable de projets chez Ophea.  

Consultez l'enregistrement du webinaire (en anglais seulement).

Dre Mazumdar et Julie S. Lalonde, défenseuse des droits des femmes et éducatrice publique, ont présenté des stratégies pour le personnel enseignant de l’élémentaire et du secondaire sur les manifestations de la violence fondée sur le genre dans la salle de classe et ont souligné l’importance d’aborder de manière explicite l’éducation à la prévention de cette forme de violence. Les participants ont obtenu du soutien et des outils pour les aider à mener des discussions en classe sur la violence fondée sur le genre, à reconnaître les réactions aux traumatismes, et à recourir à l’intervention des témoins et des personnes de l’entourage en utilisant une approche tenant compte des traumatismes. La séance a également permis de faire des rapprochements entre la violence fondée sur le genre, l’éducation à la prévention de la violence fondée sur le genre et le programme-cadre d’éducation physique et santé (EPS). 

​​La violence fondée sur le genre comprend toute forme de comportements de nature physique, psychologique ou sexuelle visant le genre d’une personne et ayant pour but de l’humilier, de la blesser ou de la contrôler. Les systèmes structurels, tels que le racisme, la capacitisme et la transphobie, influencent les diverses manifestations de la violence fondée sur le genre et leur impact sur les individus. 

Considérez les faits suivants… 

  • Une fille ou une femme sur trois sera victime d’une forme de violence à caractère sexuel à l’intérieur ou à l’extérieur d’une relation intime (Statistique Canada, 2019). 
  • Un garçon ou un homme sur six a subi une agression ou de la maltraitance sexuelles (1in6, 2020). 
  • Une personne trans sur deux sera victime de violence à caractère sexuel. Les personnes trans sont souvent ciblées par de la violence fondée sur le genre; 20 % ont été agressées physiquement ou sexuellement en raison de leur identité de genre, et 34 % ont été menacées ou harcelées verbalement (Trans PULSE Project, 2015). Il est important de se rappeler que les données concernant les personnes trans et/ou non binaires sont encore insuffisamment étudiées et rapportées, et que ces statistiques peuvent ne pas refléter pleinement les réalités vécues par ce groupe. 
  • 70 % des jeunes trans au Canada ont été victimes de harcèlement sexuel (Ontario Coalition of Rape Crisis Centres, s.d.). 
  • Les femmes bisexuelles sont deux fois plus susceptibles de subir de la violence à caractère sexuel que les femmes hétérosexuelles (Statistique Canada, 2020). 
  • Les filles et les femmes en situation de handicap sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes de violence fondée sur le genre (Statistique Canada, 2017). 
  • Les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles d’être victimes d’une forme quelconque de violence (Statistique Canada, 2019). 
  • Moins de 10 % des agressions sexuelles sont signalées à la police (Ontario Coalition of Rape Crisis Centres, s.d.). 
  • Plus de 80% des agressions sexuelles sont commises par une personne connue de la victime (Statistique Canada, 2017). 

Lorsqu’on comprend le caractère insidieux de la violence fondée sur le genre et son étendue, il devient évident que le personnel enseignant et les autres membres de la communauté scolaire partagent la responsabilité de réagir aux cas de violence fondée sur le genre lorsqu’elle se manifeste dans les milieux d’apprentissage. Bien que l’intervention soit un aspect incontournable des efforts d’éducation sur la prévention de la violence fondée sur le genre, nos panélistes ont souligné qu’il est tout aussi important d’encourager des changements culturels à long terme par la sensibilisation et la collaboration avec les élèves pour créer des milieux d’apprentissage qui sont sécuritaires et inclusifs pour tous les élèves et qui permettent à chacun de s’affirmer! 

Les panélistes 

Dre Christine Mazumdar  

Dre Christine Mazumdar est artiste, universitaire, athlète et enseignante. Elle est conceptrice pédagogique chez Egale Canada et boursière postdoctorale au département d’éducation artistique de l’Université Concordia. Son projet de recherche « Touch at a Distance » est financé par le CRSH et Sport Canada; il vise à examiner l’équité, les actions et le consentement dans la pédagogie canadienne de l’entraînement. 

Julie S. Lalonde

Les efforts de Julie, ses conseils et sa rétroaction ont eu une influence importante sur les Ressources d’éducation sur la prévention de la violence fondée sur le genre d’Ophea. Originaire du Nord de l’Ontario et fière Franco-Ontarienne, elle réside à Ottawa. Julie collabore avec diverses organisations féministes engagées dans la lutte contre la violence fondée sur le genre, la mobilisation des témoins et des personnes de l’entourage et la création de communautés de soutien. En 2011, elle a mis sur pied Draw-the-Line/Traçons-les-limites, une campagne à l’échelle provinciale visant à mobiliser les témoins et les personnes de l’entourage dans la lutte contre la violence fondée sur le genre. Elle a été récompensée à plusieurs reprises pour son travail, notamment par le Prix du Gouverneur général en commémoration de l’affaire « personne ». Elle parcourt le Canada et le monde entier pour donner des formations à des élèves de l’élémentaire et du secondaire, à du personnel de l’éducation, ainsi qu’à des personnes ayant une profession dans des secteurs tels que le droit, la politique et la médecine. 

Résumé du webinaire

Le webinaire a débuté par une discussion entre Dre Christine et Julie, au cours de laquelle elles ont partagé leurs idées sur leur travail dans le domaine de l’éducation au consentement. Voici quelques-unes des questions auxquelles nos hôtes ont répondu : 

Comment définiriez-vous le consentement?

Christine et Julie ont toutes deux souligné l’importance de déstigmatiser le concept du consentement et ont donné des exemples de divers contextes où les discussions sur le consentement peuvent avoir lieu en dehors des relations amoureuses ou sexuelles. Comprendre le rôle actif que joue le consentement dans toutes nos relations et interactions permet d’aborder un plus large éventail de sujets avec les élèves, de renforcer leur capacité à reconnaître des relations saines et de lancer des discussions entre pairs. 

Dans votre domaine d’activité, quelle est votre définition de « maximiser » le consentement?

Trop souvent, le consentement est considéré comme une « norme minimale » à respecter, mais nos panélistes ont incité les participants à reconsidérer ce concept pour permettre aux individus d’exprimer leur consentement aussi souvent que possible dans un processus continu et collaboratif. Lorsque le consentement devient plus qu’un ensemble de règles et qu’il est vu sous l’angle de la curiosité et du respect mutuel, de nouvelles perspectives pour l’aborder en classe apparaissent. 

Quelles sont des stratégies concrètes permettant d’étayer les discussions sur le consentement dans les écoles élémentaires et secondaires?

Christine et Julie ont encouragé l’utilisation au palier élémentaire de la définition des limites avec les enfants et les jeunes comme point d’entrée à la discussion sur le consentement. Pour favoriser l’émergence de cultures du consentement, il est crucial de donner aux élèves les moyens de fixer et d’affirmer leurs propres limites de manière proactive, en plus de les outiller pour faire face aux rejets et aux refus de leurs pairs. Les techniques qui aident les jeunes à s’exercer à dire ou à entendre « non » avec assurance et gentillesse, telles que les jeux de rôle, peuvent favoriser l’acquisition et le renforcement de ces compétences de manière tangible. Lorsque les élèves peuvent explorer ces concepts en toute confiance et en toute sécurité dès un jeune âge, il leur devient possible de devenir des personnes autonomes et compatissantes. 

Pour les élèves plus âgés, il faut créer des opportunités d’intégrer dans ces discussions les façons dont le consentement se manifeste en dehors des relations amoureuses et sexuelles pour leur fournir des points d’entrée moins intimidants tout en leur permettant d’explorer et d’appliquer ces concepts importants.  

Après la discussion informelle, les ressources « Draw the Line » ont été le point de départ à une discussion de groupe stimulante. À l’aide de mises en situation prêtes à l’emploi en classe, les participants ont eu l’occasion de s’exercer à appliquer les concepts abordés lors de la discussion à des exemples réels, ce qui a permis de consolider les idées et d’accroître leur capacité à utiliser eux-mêmes ces ressources. Les participants ont pu ensuite poser des questions à Christine et à Julie, et ainsi avoir la possibilité de discuter d’exemples provenant de leurs expériences en classe. Jenn Thompson, d’Ophea, s’est jointe aux panélistes pour animer la période de questions et proposer des liens vers des ressources d’Ophea pouvant faciliter les discussions en classe sur la violence fondée sur le genre. 

Ophea et ses partenaires pour l’occasion remercient chaleureusement Dre Christine, Julie et tous les participants pour leur collaboration. Nous sommes ravis de poursuivre notre engagement auprès du public dans des échanges stimulants sur la prévention de la violence fondée sur le genre. Restez à l’affût de futures initiatives d’Ophea dans ce domaine, notamment un webinaire en mars (des détails seront communiqués prochainement). 

Merci à nos amis chez Egale Canada, l’OCRCC, et White Ribbon pour leur collaboration avec Ophea dans la série d’activités de perfectionnement professionnel Traçons-les-limites/Draw-the-Line. 

Poursuivons la discussion! Dites-nous comment vous utilisez les Ressources d’éducation sur la prévention de la violence fondée sur le genre pour lancer des discussions en classe et à l’école en utilisant l’identifiant @OpheaCanada dans vos publications surX (anciennement Twitter), Facebook et Instagram. Pour rester à jour sur les possibilités de perfectionnement professionnel, les ressources et les services d’Ophea, inscrivez-vous au bulletin électronique eConnexion d’Ophea. 


Références: 

1in6. (2020). Get Information: The 1 in 6 Statistic. https://1in6.org/statistic/

Ontario Coalition of Rape Crisis Centres. (s.d.). https://sexualassaultsupport.ca/statistics-sexual-violence-in-canada/ 

Statistique Canada. (2017). Les agressions sexuelles déclarées par la police au Canada, 2009 à 2014 : un profil statistique. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2017001/article/54866-fra.htm 

Statistique Canada. (2019). La violence fondée sur le sexe et les comportements sexuels non désirés au Canada, 2018 : Premiers résultats découlant de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2019001/article/00017-fra.htm 

Statistique Canada. (2020). Les personnes de minorité sexuelle sont près de trois fois plus susceptibles de subir de la victimisation avec violence que les personnes hétérosexuelles. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200909/dq200909a-fra.htm 

Trans PULSE Project. (2015). Transgender People in Ontario, Canada: Statistics from the Trans PULSE Project to Inform Human Rights Policy. https://transpulseproject.ca/wp-content/uploads/2015/06/Trans-PULSE-Statistics-Relevant-for-Human-Rights-Policy-June-2015.pdf