Mon responsable de stage n'arrête pas de faire des commentaires sur mes robes. Je fais comme si de rien n'était?
Liens au programme-cadre d’ÉPS
7e année : A1.1, A1.2, A1.4, A1.5, A1.6, D2.2, D2.4
8e année : A1.1, A1.2, A1.4, A1.5, A1.6, D2.2, D2.3, D3.2
9e année : 1.1, 1.2, 1.3, 1.4, 1.5, C2.2, C2.3, C3.3
Survol de l’activité
Les employées, employés et stagiaires ont le droit de travailler dans un milieu sain, sécuritaire, respectueux, et égalitaire. Il peut être particulièrement difficile pour les jeunes de composer avec ce type de harcèlement à caractère sexuel alors qu’elles et ils développent leur identité personnelle, leur confiance en soi, et les habiletés requises pour réussir en milieu de travail. Cette mise en situation de Traçons-les-limites examine la dynamique des relations entre les jeunes et les adultes en milieu de travail, et les structures de pouvoir existantes qui peuvent dissuader une adolescente ou un adolescent de poser les bons gestes lorsqu’elle ou il reçoit de l’attention non sollicitée.
Au cours de cette activité, les élèves :
- détermineront les sentiments et les émotions de la personne dans la mise en situation, et examineront les répercussions émotionnelles du harcèlement à caractère sexuel en milieu de travail;
- apprendront au sujet des difficultés de composer avec les déséquilibres de pouvoir et des raisons pour lesquelles les victimes, les personnes de l’entourage et les témoins se sentent souvent impuissants;
- constateront, en comprenant l’impact émotionnel du harcèlement, l’importance d’être des témoins et des personnes de l’entourage empathiques et solidaires.
La vidéo pour cette activité est divisée en deux parties.
Dans la première partie de la vidéo, Julie Lalonde expliquera la complexité de la situation présentée dans la mise en situation avec le responsable de stage de Traçons-les-limites. Par exemple :
- Les raisons pour lesquelles il est difficile pour les jeunes de composer avec ces types de situations sur le plan émotionnel alors qu’elles et ils développent leur identité personnelle, leur confiance en soi, et les habiletés requises pour réussir en milieu de travail;
- Les structures de pouvoir dans ces situations qui dissuadent les personnes de dénoncer des situations de harcèlement à caractère sexuel.
Dans la deuxième partie de la vidéo, Julie résumera les principales leçons à tirer de la mise en situation.
Matériel
- Lien URL à la vidéo de mise en situation avec le responsable de stage de Traçons-les-limites et matériel de projection
- Fiche de la mise en situation avec le responsable de stage de Traçons-les-limites ou fiche numérique projetée sur un écran
- Questions pour l’animation :
- Que signifie « se fier à son instinct »? Pourquoi est-il important d’écouter ce que l’on ressent instinctivement?
- Pourquoi ces types de situations sont-elles complexes?
- Qu’est-ce qu’un ami solidaire?
- Pourquoi est-il important d’intervenir dans ces situations lorsque nous en sommes témoins?
- Pourquoi est-il important d’obtenir le consentement d’une personne avant de poser des gestes pour l’aider à régler la situation?
- Que pouvez-vous faire si une personne vous envoie un message qui vous rend mal à l’aise?
- Grande feuille de papier ou document électronique partagé
- Feuille de travail
- Le Répertoire d’Ophea de ressources d’éducation sur la prévention de la violence fondée sur le sexe pour d’autres ressources.
Évaluation
Lors de la partie Mise en situation, écoutez les discussions en petits groupes pour évaluer la compréhension des élèves des notions de structures de pouvoir et de relations de pouvoir afin de renseigner les prochaines étapes.
Lors de la partie Action, utilisez les réponses des élèves de la feuille de travail pour évaluer leur compréhension de l’identité personnelle, de la complexité des émotions, du rôle important des témoins et des personnes de l’entourage, et de la mise en application de stratégies dans de telles situations.
À la fin de la Consolidation, utilisez l’échange de textos et les billets de sortie des élèves pour évaluer leur compréhension des stratégies qui peuvent être utilisées dans de telles situations.
Activité
Mise en situation
Invitez les élèves à travailler en petits groupes en utilisant la fiche de mise en situation avec le responsable de stage. Demandez-leur d’utiliser leur feuille de travail (ou une grande feuille de papier, des feuillets autocollants, un document partagé, ou un mur de graffitis) pour décortiquer et consigner leurs idées concernant les questions suivantes :
- Que pensez-vous que la personne ressent lorsqu’elle dit « Ça me met vraiment mal à l’aise » ? (p. ex., en danger, répugnée, dégoûtée)
- Imaginez que vous avez reçu le message de cette personne. Que voulez-vous dire par « Je fais comme si de rien n’était »? Finissez votre pensée (p. ex., « Quoi? »; « Comment puis-je t’aider? »; « Que devrais-je faire? »; « En as-tu parlé à un collègue de travail ou un superviseur? »).
- Quel est le problème dans cette situation? (p. ex., harcèlement en milieu de travail, coercition, avances de nature sexuelle, exploitation) Selon vous, pourquoi cette personne vous envoie-t-elle un message plutôt que d’en parler à son responsable de stage? (p. ex., structure de pouvoir, crainte de représailles, préoccupation concernant son avenir, confusion par rapport à ses sentiments, confiance en une bonne amie ou un bon ami)
- Que signifie « se fier à son instinct »? Pourquoi est-il important d’écouter ce que l’on ressent instinctivement?
- Extrapolez cette situation à vos expériences ou à celles d’un de vos pairs (ami(e), cousin(e), sœur, frère). Dans quel type de situation pourriez-vous recevoir des textos qui vous rendent mal à l’aise? (p. ex., occupation avec relations de pouvoir : bénévolat, gardiennage, entretien de pelouse ou jardin, stage, animation dans un camp, comité ou club étudiant) Que pourriez-vous ressentir? Que feriez-vous si vous étiez dans une telle situation?
Invitez les groupes, si vous avez assez de temps, à faire part de leurs réponses à l’ensemble de la classe pour clarifier ou prolonger l’apprentissage.
Action
Présentez la première partie de la vidéo de mise en situation du responsable de stage.
Invitez les élèves à revoir les idées consignées lors de l’activité de Mise en situation et à en ajouter en regardant la première partie de la vidéo pour réfléchir davantage à la complexité de la situation (p. ex., la complexité de ce que ressent la personne et de l’envergure du problème décrit).
Demandez aux élèves de penser à ce qu’elles et ils pourraient dire à leur amie pour lui apporter du soutien et lui fournir la validation qu’elle recherche. Invitez-les ensuite à faire un remue-méninges pour déterminer ce à quoi pourrait ressembler un échange de textos par la suite, en tenant compte des sentiments de la personne, des options pour la suite des choses, et des bons et mauvais côtés de chacune.
Ensuite, présentez la deuxième partie de la vidéo. Encouragez les élèves à porter attention à l’importance d’intervenir de façon sécuritaire, respectueuse et empathique en tant que témoin ou personne de l’entourage. Encouragez-les à prendre des notes dans la section à cette fin sur leur feuille de travail en écoutant Julie.
Après avoir visionné la deuxième partie de la vidéo, utilisez le verso de la fiche de Traçons-les-limites afin d’animer une discussion avec l’ensemble des élèves pour échanger sur les messages qui les ont interpellés. Créez ensuite ensemble une liste des adultes de confiance et des organisations de la région qui peuvent apporter du soutien additionnel.
Consolidation
Invitez les élèves à utiliser les éléments de leur remue-méninges de l’activité de la partie « Action » et ce qu’elles et ils ont appris en regardant la deuxième partie de la vidéo pour rédiger la suite de l’échange par textos. Demandez-leur de tenir compte des sentiments de la personne et de proposer de possibles options pour la suite des choses. Invitez les groupes à lire leur échange par textos à l’ensemble de la classe si vous avez assez de temps.
Demandez aux élèves de remplir individuellement leur billet de sortie sur la feuille de travail ou d’enregistrer leurs réponses (audio ou vidéo), et encouragez-les à fonder leurs réponses sur leur instinct et leurs valeurs et à décrire des stratégies qu’elles et ils pourraient utiliser dans de telles situations.
Prolongement de l’activité
Avant le début de l’activité, passez en revue avec les élèves le Modèle de prise de décision I.D.É.A.L. pour orienter leur réflexion. Ce modèle de prise de décision comprend cinq étapes :
- I – « Identifier » le problème;
- D – « Décrire » les possibles solutions;
- É – « Évaluer » les points forts et les points faibles de chaque solution;
- A – « Agir » pour mettre en œuvre la meilleure solution;
- L – Tirer une « leçon » à partir des choix.
Après l’activité, utilisez le Modèle de prise de décision I.D.É.A.L. avec les élèves pour examiner d’autres mises en situation de Traçons-les-limites.
Passez en revue diverses stratégies avec les élèves relativement à des moyens efficaces de communication, d’affirmation de soi, d’établissement de limites, de régulation des émotions, de sensibilisation des gens à assumer la responsabilité pour leurs gestes, et d’aide à une personne qui en a besoin.
Regardez d’autres vidéos comme La prévention de la violence fondée sur le sexe : une introduction ou Le consentement : une introduction pour poursuivre les discussions sur les gestes à poser.
Animez des discussions sur le consentement dans diverses relations (p. ex., frères et sœurs, partenaire, ami(e)). Comment peut-on décrire ces relations?
Notes au personnel enseignant
- Avant de lancer des discussions en classe, soyez conscient de ce que vos élèves peuvent avoir vécu dans le passé, directement ou indirectement, ou de ce qu’elles et ils peuvent vivre maintenant en lien au sujet abordé. Certains peuvent avoir été victimes de harcèlement à caractère sexuel ou avoir reçu des messages textes inappropriés et ne pas avoir réagi correctement. Il est donc important d’identifier des ressources auprès desquelles il est possible d’obtenir de l’aide (p. ex., adulte de confiance, personnel enseignant, conseillère ou conseiller en orientation, travailleuse sociale ou travailleur social, services sociaux, infirmière-hygiéniste ou infirmier-hygiéniste, agente ou agent de liaison de l’école) que vous pouvez suggérer discrètement à des élèves ou dont vous pouvez faire part à l’ensemble de la classe.
- Assurez-vous que les élèves connaissent les ressources et les services d’aiguillage et qu’elles et ils peuvent y avoir accès au besoin. Consulter le Répertoire d’Ophea de ressources d’éducation sur la prévention de la violence fondée sur le sexe pour d’autres ressources.
- Collaborez avec le personnel de soutien à l’école (p. ex., conseillère ou conseiller en orientation, travailleuse sociale ou travailleur social, direction) pour vous assurer de sa disponibilité pour aider ou aiguiller les élèves au besoin pendant et après les discussions.
- Offrez la possibilité aux élèves de consigner leurs sentiments de diverses façons (p. ex., notes, photos, gribouillis, dessins). Les élèves peuvent réagir de bien des façons à cette mise en situation. Aidez-les à exprimer leurs sentiments de manière saine.
- Proposez aux élèves des stratégies pour reconnaître et gérer leurs émotions et pour prendre soin d’elles-mêmes et d’eux-mêmes ainsi que de leur bien-être.
- Présentez des moyens efficaces de communiquer et de s’affirmer.
- Rappelez aux élèves les « bons » et les « meilleurs » conseils avant, pendant et après l’activité (Section pour commencer : Conseils pour des discussions constructives en classe).
- Lorsque vous discutez avec les élèves de sujets qui peuvent toucher intimement leur vie personnelle, indiquez clairement les limites de la confidentialité entre le personnel enseignant et les élèves. Le personnel enseignant se doit de protéger les enfants et les jeunes. Si les commentaires d’un élève soulèvent des questions ou des préoccupations, vous devriez lui parler en privé, à un moment approprié. Il faut comprendre le contexte de l’information partagée pour déterminer quelle mesure, le cas échéant, doit être prise. Si un élève divulgue qu’elle ou il est susceptible de subir des torts, cette information ne peut demeurer confidentielle. Comme professionnel de l’éducation travaillant directement avec les élèves et collaborant avec d’autres personnes qui le font, si vous avez des motifs raisonnables de soupçonner qu’un enfant a besoin ou pourrait avoir besoin de protection, vous avez l’obligation de le signaler sans délai à la société d’aide à l’enfance. Demandez l’assistance de la direction pour vous acquitter de votre obligation de faire un signalement.