Pourquoi devons-nous parler du consentement et de la prévention de la violence fondée sur le sexe dans les écoles?

« La violence fondée sur le sexe existe bel et bien en Ontario. Elle est présente dans toutes les villes et toutes les communautés de la province et elle a des effets sur la vie de nos amies et amis et sur celle de notre famille et de nos collègues. »1

Voici d’importants faits relatifs à la violence fondée sur le sexe au Canada :

  • Une fille ou femme sur trois2, un garçon ou homme sur six3, et une personne transgenre sur cinq4 seront victimes d’une forme de violence fondée sur le sexe au cours de leur vie.
  • Les filles et les femmes de moins de 25 ans connaissent les taux les plus élevés d’agressions à caractère sexuel et de harcèlement criminel2.
  • Les filles et les femmes handicapées sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes de violence fondée sur le sexe2.Les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles d’être victimes d’une forme quelconque de violence2.
  • Moins de 10 % des agressions sexuelles sont signalées à la police2.
  • Environ 80 à 95 % des agressions sexuelles sont commises par une personne connue de la victime2.

Le Centre de recherche et d’éducation sur la violence faite aux femmes et aux enfants insiste sur l’importance du rôle des témoins et des personnes de l’entourage dans les situations de violence fondée sur le sexe.

Les normes communautaires et les attitudes des témoins et des personnes de l’entourage sont des aspects de la société qui cautionnent la violence interpersonnelle. Les témoins et les personnes de l’entourage peuvent perpétuer ces attitudes et ces normes communautaires en ne faisant rien ou en appuyant ou en ignorant ces gestes et leurs auteurs, ou ils peuvent améliorer la situation en intervenant de façon acceptable en société (McMahon & Banyard, 2012)5.

Les témoins et les personnes de l’entourage assument un rôle important dans la prévention de la violence fondée sur le sexe en décelant des situations qui peuvent s’aggraver, en intervenant de façon sécuritaire et appropriée, et en aidant la victime. Une approche axée sur les gestes posés par les témoins et les personnes de l’entourage promeut la lutte proactive de la communauté contre les comportements de certaines personnes et le changement des comportements sociaux qui pourraient autrement être considérés comme étant « normal » par un groupe ou une société.

Le personnel enseignant joue un rôle essentiel dans la prévention de la violence fondée sur le sexe en permettant aux élèves de participer à des discussions réfléchies sur la violence fondée sur le sexe, le rôle des témoins et des personnes de l’entourage, des stratégies d’intervention dans des situations de violence fondée sur le sexe, et des façons de promouvoir la prévention et l’élimination de la violence fondée sur le sexe dans leur école et leur communauté.

Cette ressource, basées sur des mises en situation de la campagne Traçons-les-limites, propose des activités en classe permettant aux élèves d’acquérir des connaissances au sujet de la violence fondée sur le sexe et de mettre en pratique des stratégies pour intervenir de manière efficace et sécuritaire en tant que témoins et leur donnant les moyens de faire une différence dans leur école et leur communauté.

Violence fondée sur le sexe

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit la violence sexuelle comme suit : « Tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail. » 6.

La violence fondée sur le sexe est une expression générale qui décrit toute forme de violence, physique ou psychologique, infligée par des moyens sexuels ou dans un but sexuel. Cette violence prend différentes formes, dont :

  • la maltraitance à caractère sexuel (aussi appelée communément « abus sexuel »);
  • l’agression à caractère sexuel;
  • le viol;
  • l’inceste ou la violence fondée sur le sexe dans les familles (intrafamiliale);
  • la violence fondée sur le sexe commise sur des enfants;
  • les viols commis pendant les conflits armés;
  • le harcèlement sexuel;
  • le harcèlement criminel;
  • l’attentat à la pudeur ou l’exposition sexualisée;
  • les images sexuelles dégradantes;
  • le voyeurisme;
  • le cyberharcèlement;
  • l’exploitation sexuelle, comprenant la traite de personnes pour des fins d’exploitation sexuelle;
  • tout geste qui mine l’intégrité sexuelle ou le genre d’un individu (c.-à-d. l’adoption forcée d’un rôle sexuel qui ne se conforme pas à l’identité d’un individu);
  • la prostitution forcée, le mariage forcé (particulièrement de mineurs), la cohabitation forcée;
  • certains crimes haineux et les plus librement définis « incidents motivés par la haine », comme ceux ciblant les femmes et les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles, transgenres, bispirituelles, intersexes, allosexuelles et en questionnement;
  • l’imposition ou l’empêchement d’actes relatifs à la santé sexuelle et génésique.

Notes :

  1. Tiré du site Web de la campagne Traçons-les-limites : https://www.tll.whiteribbon.ca/tracons-les-limites
  2. Tiré du site Web de l’Ontario Coalition of Rape Crisis Centres (OCRCC) : https://sexualassaultsupport.ca/
  3. Tiré du site Web de 1in6 : https://1in6.org/
  4. Tiré du site Web de l’Association canadienne pour la santé mentale : https://ontario.cmha.ca/documents/lesbian-gay-bisexual-trans-queer-identified-people-and-mental-health/
  5. Centre for Research and Education on Violence Against Women & Children. (2013). Learning Network Brief 09: Bystander Sexual Violence Education programs for high school, college and university students, p. 3. Ontario: Université Western. Consulté à l’adresse : http://www.vawlearningnetwork.ca/our-work/briefs/briefpdfs/LB-09.pdf
  6. Organisation mondiale de la Santé. (2002). Rapport mondial sur la violence et la santé, p. 165. Genève, Suisse. Consulté à l’adresse : https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/42545/9242545619_fre.p…