Pourquoi devons-nous parler du consentement et de la prévention de la violence fondée sur le genre dans les écoles?

« La violence à caractère seuxel existe bel et bien en Ontario. Elle est présente dans toutes les villes et toutes les communautés de la province et elle a des effets sur la vie de nos amies et amis et sur celle de notre famille et de nos collègues » (Traçons-les-limites, n.d.).

Voici d’importants faits relatifs à la violence fondée sur le genre au Canada :

  • Une fille ou une femme sur trois sera victime d’une forme de violence à caractère sexuel à l’intérieur ou à l’extérieur d’une relation intime (Statistique Canada, 2019). 
  • Un garçon ou un homme sur six a subi une agression ou de la maltraitance sexuelles (1in6, 2020). 
  • Une personne trans sur deux sera victime de violence à caractère sexuel. Les personnes trans sont souvent ciblées par de la violence fondée sur le genre; 20 % ont été agressées physiquement ou sexuellement en raison de leur identité de genre, et 34 % ont été menacées ou harcelées verbalement (Trans PULSE Project, 2015). Il est important de se rappeler que les données concernant les personnes trans et/ou non binaires sont encore insuffisamment étudiées et rapportées, et que ces statistiques peuvent ne pas refléter pleinement les réalités vécues par ce groupe. 
    70 % des jeunes trans au Canada ont été victimes de harcèlement sexuel (Ontario Coalition of Rape Crisis Centres, s.d.). 
  • Les femmes bisexuelles sont deux fois plus susceptibles de subir de la violence à caractère sexuel que les femmes hétérosexuelles (Statistique Canada, 2020). 
  • Les filles et les femmes en situation de handicap sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes de violence fondée sur le genre (Statistique Canada, 2017). 
  • Les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles d’être victimes d’une forme quelconque de violence (Statistique Canada, 2019). 
  • Moins de 10 % des agressions sexuelles sont signalées à la police (Ontario Coalition of Rape Crisis Centres, s.d.). 
  • Plus de 80% des agressions sexuelles sont commises par une personne connue de la victime (Statistique Canada, 2017). 

Le Centre de recherche et d’éducation sur la violence faite aux femmes et aux enfants insiste sur l’importance du rôle des témoins et des personnes de l’entourage dans les situations de violence fondée sur le genre.

Les normes communautaires et les attitudes des témoins et des personnes de l’entourage sont des aspects de la société qui cautionnent la violence interpersonnelle. Les témoins et les personnes de l’entourage peuvent perpétuer ces attitudes et ces normes communautaires en ne faisant rien ou en appuyant ou en ignorant ces gestes et leurs auteurs, ou ils peuvent améliorer la situation en intervenant de façon acceptable en société (McMahon & Banyard, 2012) (Centre for Research and Education on Violence Against Women & Children, 2013).

Les témoins et les personnes de l’entourage assument un rôle important dans la prévention de la violence fondée sur le genre en décelant des situations qui peuvent s’aggraver, en intervenant de façon sécuritaire et appropriée, et en aidant la victime. Une approche axée sur les gestes posés par les témoins et les personnes de l’entourage promeut la lutte proactive de la communauté contre les comportements de certaines personnes et le changement des comportements sociaux qui pourraient autrement être considérés comme étant « normal » par un groupe ou une société.

Le personnel enseignant joue un rôle essentiel dans la prévention de la violence fondée sur le sexe en permettant aux élèves de participer à des discussions réfléchies sur la violence fondée sur le genre, le rôle des témoins et des personnes de l’entourage, des stratégies d’intervention dans des situations de violence fondée sur le sexe, et des façons de promouvoir la prévention et l’élimination de la violence fondée sur le genre dans leur école et leur communauté.

Cette ressource, basées sur des mises en situation de la campagne Traçons-les-limites, propose des activités en classe permettant aux élèves d’acquérir des connaissances au sujet de la violence fondée sur le genre et de mettre en pratique des stratégies pour intervenir de manière efficace et sécuritaire en tant que témoins et leur donnant les moyens de faire une différence dans leur école et leur communauté.

Violence fondée sur le genre

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la violence fondée sur le genre (VFG), « parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre. Elle prend racine dans l’inégalité entre les genres, l’abus de pouvoir et les normes néfastes. Cette expression est principalement utilisée pour souligner le fait que les déséquilibres de pouvoir, structurels, fondés sur le genre, placent les genres marginalisés dans une position leur faisant courir un plus grand risque d’être l’objet de multiples formes de violence.

Voici des exemples d’actes pouvant constituer de la violence fondée sur le genre : 

  • Agression à caractère sexuel;  
  • Attentat à la pudeur ou l’exposition sexualisée (flashing);  
  • Création ou distribution non consensuelle par hypertrucage d'images à caractère sexuel (deepfakes)
  • Création ou distribution non consensuelle d'images intimes
  • Cyberharcèlement;  
  • Violence ciblée visant les transgressions perçues des notions dominantes de masculinité/féminité. Cette forme de VFG comprend notamment les agressions sexuelles dites « correctives », dans lesquelles les personnes 2SLGBTQIA+ sont victimes d'agressions sexuelles parce qu'elles ne sont pas hétérosexuelles ou que leur expression de genre est considérée comme atypique par rapport à leur genre perçu.
  • Contrôler l'accès, ou les informations relatives, la capacité d'une personne à prendre des décisions en matière de santé sexuelle et génésique.  
  • Exploitation sexuelle, comprenant la traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle;  
  • Harcèlement sexuel;
  • Harcèlement et la surveillance de nature criminelle;
  • Images sexuelles dégradantes;  
  • Inceste ou la violence à caractère sexuel dans les familles (intrafamiliale);  
  • Maltraitance à caractère sexuel (aussi appelée communément « abus sexuel »);  
  • Prostitution forcée, le mariage forcé (particulièrement de mineurs), la cohabitation forcée;  
  • Publication de renseignements personnels (doxing)  
  • Tout geste qui mine l’intégrité sexuelle ou le genre d’un individu (c.-à-d. l’adoption forcée d’un rôle de genre qui ne se conforme pas à l’identité d’un individu);  
  • Viol;
  • Viols commis pendant les conflits armés;  
  • Violence à caractère sexuel commise sur des enfants;
  • Violence dans les relations intimes et les fréquentations  
  • Voyeurisme et les photos à caractère voyeuriste prises à l’insu de la personne (creepshots); 

Références

1in6. (2020). Get Information: The 1 in 6 Statistic. https://1in6.org/statistic/

Ontario Coalition of Rape Crisis Centres. (s.d.). https://sexualassaultsupport.ca/statistics-sexual-violence-in-canada/ 

Statistique Canada. (2017). Les agressions sexuelles déclarées par la police au Canada, 2009 à 2014 : un profil statistique. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2017001/article/54866-fra.htm 

Statistique Canada. (2019). La violence fondée sur le sexe et les comportements sexuels non désirés au Canada, 2018 : Premiers résultats découlant de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2019001/article/00017-fra.htm 

Statistique Canada. (2020). Les personnes de minorité sexuelle sont près de trois fois plus susceptibles de subir de la victimisation avec violence que les personnes hétérosexuelles. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200909/dq200909a-fra.htm 

Trans PULSE Project. (2015). Transgender People in Ontario, Canada: Statistics from the Trans PULSE Project to Inform Human Rights Policy. https://transpulseproject.ca/wp-content/uploads/2015/06/Trans-PULSE-Statistics-Relevant-for-Human-Rights-Policy-June-2015.pdf